« Combien d’années un élève peut-il espérer faire des études en France ? En 2019, la réponse était : en moyenne 18,6 années. En 1985, il pouvait tout juste espérer étudier pendant 16,9 années. Soit, un gain de près de deux années en trente-cinq ans, révèle une étude publiée par la Depp, le service statistique du ministère de l'Éducation nationale.

Schématiquement, en 1985, un élève passait en moyenne un peu plus de la moitié (52 %) de son temps scolaire (8,8 années) sur les bancs de la maternelle et de l’école élémentaire. Les redoublements étaient alors fréquents. Il ne pouvait guère espérer obtenir le bac, puisqu’il passait en moyenne 6,9 années au collège et au lycée, pour sept années complètes requises. Et s’il obtenait le précieux sésame, il n’allait pas bien loin au-delà : les études supérieures ne pesaient ​en moyenne que 8 % de son temps d’éducation.

Massification de l’enseignement

Tout a changé, ou presque en trente-cinq ans. Entre 1985 et 1995, l’espérance de scolarité a augmenté fortement avec la massification scolaire et un accès plus fréquent au baccalauréat et à l’enseignement supérieur. Elle a ensuite légèrement diminué dans les années 2000 notamment en raison du recul des redoublements, puis progressivement repris sous l’effet d’une hausse de la scolarisation dans l’enseignement supérieur​, résume la Depp.

Conséquence : la part de diplômés du supérieur parmi les 25-34 ans a également plus que doublé au cours des vingt-cinq dernières années, passant de 24 % en 1995 à 49 % en 2020. Une bonne nouvelle, même si tout n’est pas rose pour les étudiants : un jeune de 18 à 29 ans sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Et la crise sanitaire n'a fait qu'exacerber les difficultés, comme l'a souligné une enquête d'Ouest-France à l'université de Rennes 2. »