Après des tensions internes, le gouvernement met sur les rails le nouveau Nutri-Score

Entre transparence nutritionnelle et enjeux économiques, la réforme du Nutri-Score fait débat. Destinée à mieux guider les consommateurs, elle rencontre l’opposition de certains producteurs agroalimentaires.

Pour en savoir davantage sur la nouvelle version du Nutri-Score, vous pouvez consulter le lien suivant : https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2025/signature-de-l-arrete-nutri-score-un-pas-de-plus-vers-une-meilleure-information-nutritionnelle-des-consommateurs
 
 
 
« Selon nos informations, l'arrêté, paraphé par le ministère de la Santé, devrait être également signé par le ministère de l'Agriculture et celui de l'Économie ce mercredi, permettant l'entrée en vigueur du nouvel étiquetage des produits alimentaires.
 
Un nouveau pas pour le Nutri-Score. L'arrêté mettant en place une nouvelle version de l'affichage nutritionnel a été signé par la ministre de la Santé Catherine Vautrin, a indiqué son cabinet mercredi.
Les cabinets de Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités, Famille) et de Yannick Neuder (Santé, Accès aux Soins) ont expliqué que ces derniers avaient signé l'arrêté sur la nouvelle mouture de cet étiquetage classant les produits alimentaires en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels. "Les deux ministres s'engagent très clairement en faveur d'une application très rapide de l'arrêté", a-t-on précisé au cabinet de Catherine Vautrin.
La signature de quatre ministres est requise pour l'entrée en vigueur du texte. Selon nos informations, l'arrêté devrait être également signé par les ministères de l'Agriculture et de l'Économie ce mercredi 12 mars, permettant d'accélérer la mise en pratique de ce nouveau classement, plus sévère avec certains produits transformés et tenant compte des derniers travaux scientifiques.
 
Blocage du ministère de l'Agriculture
De précédentes équipes gouvernementales avaient déjà validé la nouvelle version du Nutri-Score. Mais l'actuelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a assumé publiquement mercredi dernier de bloquer la publication de l'arrêté.
"L'arrêté est à ma signature. Je n'ai pas encore signé. Je ne sais pas quelles sont mes marges de manœuvre pour en corriger les effets négatifs, mais croyez bien que je m'y intéresse de très près", avait-elle déclaré au Sénat.
 
L'élue du Doubs, fief du fromage comté, reproche à l'indicateur de donner une mauvaise note aux produits "remarquables" du terroir ou des "magnifiques salaisons françaises", fromage et charcuterie notamment. Contacté par Les Échos, le ministère de l'Agriculture a refusé de communiquer pour le moment.
 
Mis en place en 2017
Le positionnement d'Annie Genevard avait provoqué des réactions au sein des milieux associatifs. La ministre "cajole les lobbies et se moque de la santé publique", avait réagi vendredi l'association de consommateurs Foodwatch, invitant le gouvernement à "suivre les recommandations scientifiques au lieu de n'écouter que les intérêts privés" des agro-industriels. Vendredi, l'association a adressé, avec la fédération d'associations de patients France Assos Santé et le Réseau Action Climat, une lettre ouverte au Premier ministre François Bayrou.
 
Conçu par des spécialistes de la nutrition, le Nutri-Score a été mis en place en 2017 en France, sur la base du volontariat, et dans six autres pays européens. L'étiquetage nutritionnel, l'interdiction des publicités pour des produits gras, sucrés et salés ainsi que la taxation des boissons sucrées sont "les politiques publiques les plus efficaces contre le surpoids et l'obésité", selon une étude de juillet 2024 du service statistique des ministères sociaux. »