L'avortement en Europe : état des lieux pays par pays
Le 25 mai 2018, les Irlandais se sont prononcés pour la légalisation de l'avortement. Où en est-on dans le reste de l'Union européenne ? Une carte de France 24 pour faire le point.
● Pays où l’avortement est interdit ou fortement restreint
À Malte, l’avortement est strictement interdit et la femme ayant eu recours à une IVG tout comme le médecin l’ayant pratiqué peuvent être condamnés à de la prison ferme.
En Irlande, l’avortement n’est pour le moment permis qu’en cas de danger de mort pour la mère. Un droit récent puisqu’il n’a été acquis qu’en 2013 à la suite du scandale Savita Halappanavar, une jeune femme décédée car une IVG lui avait été refusée alors qu’elle faisait une fausse couche.
À Chypre et en Pologne, l’IVG n’est autorisée que dans certaines situations (risque majeur pour la santé, viol). Ce droit est malgré tout régulièrement attaqué en Pologne depuis quelques années. En 2016, un projet de loi avait pour but d’interdire totalement l’avortement mais a finalement été repoussé par le Parlement. Et en 2018, un texte proposant d’interdire les IVG décidées en raison d’une malformation du fœtus a été déposé. Or, ces avortements représentent 96 % des cas d’IVG pratiquées en 2016, selon le Comité Stop Avortement, à l’origine du texte.
● Pays où l’avortement est autorisé mais très encadré
Le Royaume-Uni et la Finlande obligent les femmes désirant avorter à obtenir une autorisation. Les femmes britanniques doivent ainsi frapper à la porte de deux médecins pour avoir le droit à une IVG pour raisons médicales ou sociales.
En Finlande, l’avortement n’est théoriquement possible que sous certaines conditions (avant 17 ans, après 40 ans, après quatre enfants ou en raison de difficultés financières, de difficultés sociales ou de problèmes de santé), mais est en pratique obtenu sans grande difficulté.
● Pays où l’avortement est autorisé
L’interruption volontaire de grossesse est légale, et sans autorisation ou justificatif préalable, dans les vingt-deux autres pays de l’Union européenne. La législation est toutefois différente selon les pays, notamment en ce qui concerne le délai maximal pour y avoir recours. Dans plus de la moitié des pays, cette limite est fixée à 12 semaines, mais elle varie de 10 semaines comme au Portugal à 24 semaines comme au Pays-Bas ou au Royaume-Uni.
D’autres États, comme l’Allemagne, imposent un délai de réflexion de quelques jours. À l’inverse, la France a supprimé ce délai de réflexion et voté en 2017 le délit d’entrave numérique à l’IVG, qui punit les sites Internet qui cherchent à dissuader les femmes d’avorter en diffusant de fausses informations.